Paul écrit depuis trente ans des romans sur le désastre familial que fut son enfance. Ses neuf frères et soeurs ont pour la plupart rompu avec lui, honteux de voir leur histoire révélée au grand jour, et ses quatre enfants ne connaissent ni leurs oncles et tantes, ni leurs cousins germains ; et voici que la fratrie entreprend de s’excuser auprès de lui de ce long rejet. Heureux, Paul les invite à déjeuner dans sa maison champêtre… La journée de fête est orchestrée par Paul, qui revient sur son passé à la lumière du présent. Après Le Chagrin (NB juillet 2010), Colères (NB juin 2011), Vertiges (NB novembre 2013), Eugenia (NB mai 2018), l’auteur dissèque encore son histoire dont l’écriture l’a sauvé de la dépression : elle est sa vie. Les personnages sont profondément humains, partagés entre une vieille affection et une certaine forme de rejet dont ils arrivent à parler ensemble et qu’ils apprivoisent. Les petits-enfants, certains souvenirs, la simplicité de la vie rustique enchantent cette journée de retrouvailles d’où, grâce à l’affection, peur et colère semblent exorcisées et Paul se surprend lui-même dans son acceptation de l’altérité. Une sage tendresse habite ce livre. (E.B. et C.-M.T.)
Nous étions nés pour être heureux
DUROY Lionel