En panne d’inspiration, un jeune écrivain, correcteur de manuscrits, accepte une mission en Namibie proposée par le responsable du centre culturel de Windhoek : animer pendant cinq jours un atelier d’écriture pour de jeunes lycéens issus du « township » voisin. À peine débarqué, il est saisi par l’ambiance régnant dans la ville. La violence est sous-jacente : vigiles, clôtures électriques, chiens et gardes armés, tout est oppressant. Katutura, le quartier noir, rappelle que l’apartheid n’est pas loin.
Ce récit très détaillé d’un voyage de huit jours est écrit à la manière d’un journal intime. Toujours sur le thème de « l’ailleurs » (Partir, N.B. octobre 2002), l’auteur mène parallèlement plusieurs réflexions, l’une sur l’écriture, celle du narrateur et celle qu’il souhaite développer chez les jeunes, et l’autre sur la politique africaine dont il fait une caricature assez féroce. Les « Blancs » trompent leur ennui, ensemble dans des ghettos à l’écart des « Noirs », et se targuent de culture, bien éloignée des préoccupations des autochtones. Le style simple, ponctué de phrases courtes et de digressions, donne un rythme au récit.