Une fratrie de trois enfants d’école élémentaire semble avoir reçu une éducation, du moins à la propreté. Et pourtant, un laxisme progressif leur fait oublier les règles d’hygiène élémentaires, le rangement de leur chambre, la tenue de leurs vêtements et de leur matériel scolaire, le tout étant devenu répugnant. Si le conte des Trois petits cochons valorise la construction d’un habitat de plus en plus solide, cet album souligne la dé-construction d’une éducation tant familiale que scolaire, voire sociétale, qui va en se délitant.
Comment cautionner un tel ouvrage où le rôle de l’adulte est ridiculisé ? La mère et l’enseignante, toutes deux des femmes, semblent dépassées par le comportement de ce trio, acceptant saletés, grossièretés, incivilités. C’est le directeur d’école, image « virile », qui remet les enfants dans le droit chemin, transformant radicalement leurs attitudes. Le tableau noir semble indiquer des premiers apprentissages destinés à des enfants de 6-7 ans. Quel message est porté, sinon celui de la démission de l’adulte et de l’image dégradante d’enfants assimilés à des animaux ? (M.C.D. et C.B.)