New York 1951-2011. Fille unique de modestes immigrés irlandais, grands buveurs, Eileen, intelligente, courageuse et pragmatique, souhaite échapper à son milieu d’origine. Elle termine ses études d’infirmière, puis elle épouse Ed, beau et brillant scientifique, idéaliste et passionné par la recherche et l’enseignement. Très unis, ils ont le bonheur de voir naître un fils qui crée un lien supplémentaire entre eux. Mais les déceptions financières et les désillusions sociales se suivent pour Eileen. Et l’ironie du sort veut qu’Ed, spécialiste du cerveau, sombre à cinquante et un ans dans la maladie d’Alzheimer. À travers cette histoire familiale, c’est celle des États-Unis et de ses bouleversements que raconte Matthew Thomas. Les banlieues de New York avec leur vagues d’immigration successives ; l’importance du paraître et de l’argent ; la difficulté de la classe moyenne à trouver sa place ; le coût exorbitant de la maladie dans un pays sans réelle couverture sociale. L’auteur dépeint avec sensibilité les problèmes d’un couple qui ne partage pas les mêmes ambitions, mais aussi la tendresse touchante régnant dans cette famille. Les stades de cette terrifiante maladie d’Alzheimer qui dépossède les êtres d’eux-mêmes sont traités avec réalisme et empathie. Un premier roman intéressant qui aurait gagné à être plus bref.
Nous ne sommes pas nous-mêmes
THOMAS Matthew