Li-Ling dite Marie, originaire d’une famille chinoise de grands musiciens, habite Vancouver avec sa mère. En 1991, elles recueillent la jeune Ai-Ming, qui a réussi à s’enfuir après la révolte des étudiants à Tian’anmen, écrasée par le gouvernement en 1989. Marie, ignorant jusqu’alors la vie de son père, mort quand elle avait dix ans, essaie de reconstituer l’histoire de sa famille. Elle découvre comment son père, pianiste, celui d’Ai-Ming, compositeur, et sa cousine Zhuli, violoniste, liés par une intense amitié, ont été frappés par les terribles événements de la Famine puis de la Révolution Culturelle. Ce roman, traduit de l’anglais, retrace l’histoire récente de la Chine à travers celle d’une famille, comme le faisait Lâcher les chiens (NB septembre 2012) qui avait pour sujet le génocide cambodgien. Les humiliations, les exactions, les violences et les souffrances infligées aux victimes du régime sont décrites avec un réalisme saisissant. Heureusement, la musique, omniprésente, aide à supporter l’insupportable. Ce témoignage qui aurait pu se révéler passionnant souffre de l’enchevêtrement des destins des multiples personnages et d’une chronologie chaotique qui rendent la lecture difficile. (D.C. et M.S.-A.)
Nous qui n’étions rien
THIEN Madeleine