Lorsquâil apprend par le journal la mort de Vadim, le pĂšre de son grand ami Sacha quâil a perdu de vue depuis longtemps, il dĂ©cide de se rendre Ă lâenterrement. Il se souvient : adoptĂ© par des parents qui le dĂ©laissaient, il sâest, Ă dix-sept ans, liĂ© dâamitiĂ© avec Sacha et ses parents qui Ă©voluent dans un univers dâintellectuels communistes. Plus tard il se marie, a un fils et travaille sous les ordres dâun chef tyranniqueâŠÂ  En cinquante-sept courts chapitres de deux ou trois pages chacun, David Rochefort (La paresse et lâoubli, HdN dĂ©cembre 2009) reconstitue, par bribes et dans le dĂ©sordre, le parcours dâun homme dĂ©sabusĂ© dont la vie nâa Ă©tĂ© quâune suite dâabandons et dâĂ©checs : une enfance morne et dĂ©pourvue dâamour, un mariage peu heureux, un travail humiliant et sans intĂ©rĂȘt. Seule lueur dans ce tableau trĂšs noir, une amitiĂ© de jeunesse fantasque, des rĂȘves dâĂ©criture, de rĂ©alisation de films avec quelques jeunes rĂȘveurs. La peinture du milieu communiste des annĂ©es soixante, les considĂ©rations sur la mort sont assez bien vues. Mais en dĂ©pit dâune Ă©criture Ă©lĂ©gante et classique, on sâattache peu Ă ce hĂ©ros, qui subit une vie grisĂątre, et Ă son rĂ©cit dĂ©primant. (M.-F.C. et M.-N.P.)
Nous qui restons vivants
ROCHEFORT David