Dans ce roman Ă©pistolaire qui se veut une incarnation moderne des Liaisons dangereuses, Julien et Camille sont des lycĂ©ens intelligents, cultivĂ©s et cyniques. Pour se distraire, ils jouent comme leurs modĂšles Valmont et Merteuil Ă sĂ©duire puis abandonner les proies dĂ©signĂ©es. Leur correspondance dĂ©crit leurs exploits, y joignant les preuves Ă©crites, et soulignent leur attirance mutuelle qui se concrĂ©tise parfois. Pourtant quand Julien sâattaque Ă sa meilleure amie, Camille se rebiffe et quand celle-ci exige la rupture de Julien et Diane, alors quâil est vraiment Ă©pris, lâissue est dramatique. Peu ou pas de morale Ă lâhistoire, sinon la fin de leur liaison.  La langue est tonique et allĂšgre : on sourit de la naĂŻvetĂ© de la jeune pensionnaire dĂ©florĂ©e. Lâimpudence des jeunes gens est pittoresque mais malgrĂ© un certain brio on ne sent ni le machiavĂ©lisme subtil ni le raffinement littĂ©raire de Laclos. Aussi cette avalanche de lettres finit-elle par lasser. Camille de Peretti, ĂągĂ©e de vingt-cinq ans, avait Ă©tĂ© remarquĂ©e par son prĂ©cĂ©dent et premier roman, Thornytorinx (NB avril 2005).
Nous sommes cruels
PERETTI Camille de