Nous tournons en rond dans la nuit

À Lima un journaliste écrit l’histoire de Nelson, jeune comédien dans une troupe de fortune, animée par un ancien activiste emprisonné pendant la guerre civile. La vie de ce jeune acteur pourrait être celle d’un homme simple, amoureux d’une jeune fille qui en aime un autre, fils soucieux du bien-être de sa mère, tout dévoué à la troupe dont il fait partie, mais la fatalité en a décidé autrement.    Daniel Alarcón (La guerre aux chandelles, NB mars 2011), auteur américain d’origine péruvienne, décrit avec une grande maîtrise l’atmosphère pesante de la vie dans les villages perdus du Pérou, le temps qui passe et les minuscules joies quotidiennes dans la tristesse omniprésente. Le roman, en cinq parties, est bien construit et le style fluide agréable à lire. L’auteur aborde l’absurdité du régime policier sans prendre parti, décrit les prisons avec réalisme ; chaque personnage a un rôle prédominant au fur et à mesure du livre, mais notre jeune acteur encore plein de fougue et d’innocence, assure la trame de fond et, malgré lui, ouvre les plaies de la guerre civile encore mal cicatrisées. Un livre prenant qui dépeint de l’intérieur le Pérou actuel. (C.M. et J.C.-N.)