Six jeunes gens embarquent à Sète pour un stage de voile de quinze jours en haute mer sous la direction de Vince, moniteur chevronné des Glénans. La promiscuité n’est pas simple pour ces trentenaires aux parcours contrastés. Au bout de quelques jours, une tempête très violente se déchaîne. Vince passe par-dessus bord, Bertrand est gravement blessé. Les autres appellent au secours en même temps que des migrants du Proche-Orient entassés sur une embarcation qui sombre. Qui sera sauvé ? Ce récit dialogué, porteur d’images et de huis clos violents, constitue un roman au suspense très efficace. Le narrateur, anonyme, ne s’est jamais remis du naufrage qui l’a rendu orphelin plus de trente ans auparavant. Son regard sur ses coéquipiers fait ressortir leurs fêlures intimes. Lorsque leur vie est en jeu, les contradictions du mal-aimé frustré, du patron raciste, de la militante enragée s’exacerbent. Personne n’est blanc ou noir. « Ce qui paraît monstrueux ne l’est pas toujours et ce qui nous paraît noble peut mener aux pires infamies ». Johann Guillaud-Bachet réussit à bousculer les idées préconçues de chacun sur autrui. Un roman premier frappant. (C.P. et E.B.)
Noyé vif
GUILLAUD-BACHET Johann