L’évocation par le narrateur du Soudan d’où il est originaire nous transporte à l’époque de la construction du barrage d’Assouan. Alors que les eaux montent, l’administrateur chargé de l’expropriation des habitants est complètement dépassé par les événements et se heurte à une vive opposition de la population. Des généraux tentent une opération de diversion et des archéologues venus du monde entier débarquent pour sauver le maximum de vestiges antiques. Un vieil homme erre dans les maisons abandonnées, un jeune garçon rêve de partir sur un vapeur qui remonte le Nil et tout un peuple vit les derniers jours de la région dans une ambiance surchauffée avant de la quitter pour toujours. Dans cette méditation pessimiste sur le progrès technique et le pouvoir politique, Jamal Mahjoub développe les thèmes qui lui sont chers (Là d’où je viens, NB février 2004) : l’attachement à sa terre natale, la disparition des traditions et le choc des cultures. De multiples retours en arrière et un style souvent monotone nuisent au récit.
Nubian Indigo : une histoire d’eau, d’amour et de légendes.
MAHJOUB Jamal