Nue, sous la lune

Elle s’est enfuie. Elle a fait vite, car elle a eu peur de changer d’avis, de renoncer à quitter son homme, un sculpteur célèbre, auquel elle a tout donné. Recueillie chez une vieille dame compatissante et chaleureuse, elle trouve un réconfort physique et moral qui la rassérène. Reviennent alors les souvenirs et les raisons de son départ, cette manipulation perverse qu’exerce l’“ogre” et qui, peu à peu, a transformé cette artiste aimante en servante transparente doutant de tout et guettant le moindre signe de bienveillance. Quel est l’avenir d’une personne invisible ? Dans ce court ouvrage, Violaine Bérot (Des mots jamais dits, NB octobre 2015) confirme son talent en se glissant dans la peau de la narratrice et retrace la mécanique d’une extinction. Examinant les faits, elle trouve les mots justes sans jamais entrer dans le détail clinique. Tout est dit calmement, avec la douceur de la soumission. C’est insidieux, et c’est insupportable. (D.D. et M.R.)