Tandis qu’il attend l’autocar pour Prague, Joseph apprend la mort de sa tante. Aussitôt les souvenirs terribles de son enfance l’assaillent. Confié en l960 avec sa jeune soeur à cette tante âpre et dure et à son oncle souvent ivre, il est surtout brutalisé par son cousin, pourtant son héros. Seule la vie rurale lui apporte quelque réconfort. Des sentiments de terreur et de haine l’habitent qu’il n’extériorisera jamais et dont il restera marqué, avec seul le piano pour le libérer semble-t-il. Cette histoire est racontée avec retenue, dans un style haché. Ressassée, sans fin au rythme saccadé de l’autobus, elle devient obsédante, mais souligne le courage d’un enfant solitaire, soulagé maintenant par la mort de sa persécutrice. Comme dans Monsieur le Député (NB octobre 2002), Valère Staraselski use d’un ton trop lisse qui retire de l’émotion à cette histoire triste.
Nuit d’hiver
STARASELSKI Valère