Bravant la méfiance de ses pairs à l’égard de son statut de femme et refusant de quitter l’Allemagne, Regina Jonas devient la première femme rabbin au monde. Elle est ordonnée à Berlin en 1935, puis s’occupe des plus démunis jusque dans les camps de concentration, avant de mourir à Auschwitz en 1944. Grâce à Esther, une jeune romancière, la vie de Regina est à l’origine d’un projet de film. Elise est choisie pour interpréter ce rôle qui résonne tout particulièrement dans la vie de l’actrice, profondément blessée par les compromissions de ses grands-parents, négociants en champagne, pendant l’Occupation.
Après Chasse à courre (NB août-septembre 2005), Clémence Boulouque narre un destin hors du commun, dans un style très singulier mais parfois obscur. Au-delà de l’aspect historique du roman, traité un peu à la marge, le lecteur entreprend avec Elise un voyage au fond de lui-même pour passer outre les culpabilités ou les fêlures, et se rapprocher de ceux qui ont su faire le bien.