Une femme se lamente : « son homme » a beau s’évertuer, il ne peut rien contre les spectres qui la hantent et l’empêchent de s’abandonner dans ses bras ! C’est qu’un fatal secret pèse sur son passé et sa mère, Louise, refuse de parler. Mais, à force de chantages et d’enquêtes, elle découvre qu’en 1926, sa grand-mère, Anna, veuve de guerre depuis 1916, a tué, avec l’aide de Louise, le minable ivrogne avec lequel elle venait de se remarier. Condamnée à dix ans de prison, relaxée deux ans après pour bonne conduite, sa vie n’échappe que temporairement à la tragédie. En 1944, elle est déportée et meurt à Ravensbrück… Habilement maîtrisé dans sa forme narrative (les voix et les temps du récit, réel ou imaginé, alternent harmonieusement), ce premier roman est accablant. L’excès du désastre et des confidences, la multiplicité des thèmes abordés : silence et refoulement, amour et couple, masculin et féminin, déportation et mort… relèvent, sans doute, davantage de la psychanalyse que de l’écriture.
Ô Louise.
DELACOUR Marie-Odile