« Les gens en ont marre de croiser des vieux partout qui coûtent une fortune et ne rapportent rien ». Fort de cet adage, un groupe déterminé parvient à faire évoluer la législation. Au-delà de 80 ans, l’euthanasie devient la règle. Stéphane Legoadec a atteint cet âge. Son contrôle à la nicotine est positif. Plus aucune mutuelle ne veux le prendre en charge. Promis à la piqûre, il a 48 heures pour prendre ses dispositions testamentaires. Mais il ne l’entend pas de cette oreille. Il prend la fuite en compagnie de son épouse Nadège et se retrouve chez les néo-ruraux. Là, la lutte pour la survie prend une autre forme. Il faut être vainqueur dans une lutte où tous les coups sont permis.
Dans cette anticipation cruelle, placée en l’année 2056, le lecteur peut retrouver des ingrédients familiers, comme la lutte à mort entre différentes tendances du gaullisme, l’hypocrisie de certaines élites et la prééminence de l’économie sur l’humanité. Un humour grinçant règne sur ce récit qui ose montrer les conséquences possibles de nos présentes dérives sociétales. L’ouvrage emprunte aux mangas son format et un peu son style avec des dessins caricaturaux et violents en noir et nuances de gris. On attend avec une curiosité possiblement teintée d’inquiétude, les deux volumes suivants.