Une même thématique relie ces trois nouvelles : la Marine nationale et l’engagement de trois ans de l’auteur comme marin. Dans le premier récit, donnant le titre à l’ouvrage, trois très jeunes hommes d’équipage assistent à un essai nucléaire. Quel sera l’impact de cet événement sur chacun d’entre eux ? Puis, le chien Giovanni constitue, pour la vie à bord, l’élément médiateur de la communication entre marins ou le compagnon de leur solitude. Enfin, arrive la dernière soirée entre un père et son fils qui doit rejoindre le bateau sur lequel il s’est engagé.
Dans chacune de ces nouvelles, l’intrigue, banalement humaine, minimaliste, aux indications de lieu, de temps quasi inexistantes, importe moins que les rapports entre les personnages, leurs sentiments pudiquement dissimulés, leurs pensées suggérées. L’essentiel se situe dans les silences, les non-dits, l’émotion délicatement retenue. Après Hommes sans mère (NB juillet 2004), le lecteur retrouve l’atmosphère intimiste d’Hubert Mingarelli, son style elliptique, la simplicité du vocabulaire, son écriture mesurée, comme une épure.