Quelques jours après le tristement célèbre 17 octobre 1961 (où plusieurs dizaines de corps de travailleurs algériens sont retrouvés noyés dans la Seine après une manifestation du FLN), un épicier sans histoires, Mohamed Mansouri, est retrouvé criblé de balles dans une ruelle. Le commissaire Verne, dépêché sur place, reconnaît le corps du père de son meilleur ami d’enfance quand il vivait à Alger. Pour retrouver le meurtrier, il va devoir compter avec sa hiérarchie, les demi-vérités, les « barbouses racistes » et les réseaux de tueurs du FLN…
Ce diptyque, qui s’inscrit dans la série Les Mystères de la cinquième République, plonge ses racines dans un épisode peu reluisant de la décolonisation. Le dessin de François Ravard est précis, clair et fouillé. Les « trognes » des personnages, aux portes de la caricature, sont denses de vérité. Sous forme d’une ténébreuse affaire policière et par petites touches, Philippe Richelle conduit son récit de main de maître. Il a l’habileté de conclure ce premier tome tout en rendant le lecteur impatient de connaître la suite. Du très bel ouvrage !