Odile est du modèle râleur. Elle suit ses parents à contrecoeur au musée zoologique où un crocodile attire son attention. Elle lui chatouille le museau et … se fait avaler. Panique à l’extérieur. À l’intérieur, Odile se trouve très bien : couverture chaude, coussin moelleux, nourriture à foison et surtout, finies les corvées ! Pas question de ressortir. Les parents tentent de s’adapter à la situation, mais finissent par trouver le temps long. Librement inspirée de la nouvelle Le crocodile de Dostoïevski, cette histoire tranquillement fantastique, à l’humour pince-sans-rire, imagine la vie des parents affublés désormais d’une fille-crocodile. L’album joue sur les contrastes : entre l’air désolé des parents, la placidité du saurien et l’affolement des gens qu’ils croisent, entre la silhouette envahissante, imperturbable du crocodile et la pagaille qu’il engendre, entre la tranquillité d’Odile et l’agitation extérieure… Le dessin élégant, ultra fin et détaillé réserve la couleur aux êtres vivants, qui se détachent sur un décor gris. Nul doute que quelques enfants rêveront de se retrouver à la place d’Odile, dans cette fable narquoise sur l’éducation et les rapports parents/enfant. (M.D.)
Odile ?
DORLÉANS Marie