Odilon et son adjoint sont des moines missionnaires envoyés dans les contrées les plus hostiles pour évangéliser. Tout au long des quatre tomes de cet intégrale (Tome 1), leurs missions les conduisent à des immersions au sein de différentes tribus : des esquimaux à convertir, des Papous à apprivoiser, des petites frappes de Paris, des nazis, etc.
On y croise quelques vrais personnages de l’entre deux guerres : le commandant Charcot, André Gide, Joséphine Baker, Goebbels … ils sont croqués avec humour.
On accompagne avec gourmandise les aventures de ces deux moines. Ils sont animés par une conviction chevillée au corps, un sens de l’obéissance à l’égard du Vatican, mais également le goût prononcé pour l’aventure et les péripéties. Le parcours d’Odilon le vieux moine, est celui d’un aventurier qui a fréquenté les bas-fonds du Paris des années 30 avant de se lancer dans le sacerdoce missionnaire. Il a gardé de ses années de jeunesse une gouaille, un solide bon sens et un goût pour la baston qui lui rendent bien service dans ses aventures.
Les albums d’Odilon Verjus (parus il y a plus de 20 ans) renouent avec la grande tradition des bandes dessinées type Spirou : une péripétie par planche, une ligne claire, des dialogues tout public (si l’on excepte quelques gauloiseries bienvenues).
On s’amuse beaucoup tout au long de ces albums. Le récit est plein de légèreté et de rebondissements. Mais le texte est intelligent. Il nous fait entrer en contact de cultures différentes sans verser dans l’exercice imposé du politiquement correct : on est là pour se distraire. Et c’est réussi !