Cette quinzième aventure d’Aymar de Bois–Maury (17°siècle), sans rapport avec les précédentes, emmène au coeur de la forêt amazonienne . Accompagnant un détachement de conquistadors avec un moine évangélisateur, Aymar poursuit obstinément sa quête de la “cité perdue”. Les Occidentaux sont poursuivis par les Indios qui, petit à petit, déciment leur groupe, jusqu’à ce qu’Aymar se retrouve seul pour parvenir au seuil de son rêve.
Le tandem Hermann père et fils propose un album à l’intrigue simplissime, se développant en péripéties convenues. Reste le principal : le talent du père qui nous plonge dans un enfer vert et noir aux décors somptueux. Il fait vivre à merveille, dans un univers rude et violent, des personnages jamais ordinaires et s’attache, par un thème récurrent personnifié par le moine, à condamner les méthodes expéditives de l’évangélisation d’alors. On notera l’absence insolite de personnages féminins qui, d’habitude, pimentent les récits d’Hermann. L’album à venir sera plus recherché pour sa réalisation graphique que pour l’aventure d’un héros peu attachant, et complétera la collection des inconditionnels de l’illustrateur.