Encapuchonnée de rouge, une fillette chevauche un grand cerf aux bois dressés. Quel méchant loup peut bien les attendre, dans ce paysage de désolation ? On le découvre au troisième plan : la cheminée d’une centrale nucléaire qui fume dans la brume épaisse qu’elle engendre. L’enfant et le cerf entrent par la petite porte rouge. À l’intérieur, un embrouillamini de câbles et, clignotant sur le pylône central, un bouton, rouge lui aussi. Elle appuie : la machine infernale s’arrête. Les deux compagnons s’endorment, épuisés. Au matin…
Un album pour sensibiliser les enfants au péril nucléaire. Pas de texte dans ce récit « off » mais des images fortes sans équivoque : la fin du nucléaire n’est pas pour demain. Le découpage de l’histoire a l’efficacité des planches d’une BD et le contraste des couleurs -gris/vert- pour peindre les deux états du monde, une expressivité symbolique. La mise en page dynamique et les trouvailles de mise en scène de cette chevauchée héroïque lui donnent des allures fantastiques et une grande force poétique (à défaut d’exactitude). De quoi convaincre même ceux que peut agacer le message allégorique.