Oh les filles !

& & & &  

Dès leur naissance, trois vies se dessinent : Chloé, seule avec sa mère, père disparu, Agnès enfant non désirée, père indifférent, Leila émigrée maghrébine, père au loin par nécessité, pour le travail. Le hasard les inscrit dans la même école, et le récit fait alors le point de ces vies d’enfants à 5, 7, et 9 ans : suite prévue.

L’image, belle dans son réalisme simple, est volontairement cadrée sur les personnages aux attitudes d’une grande expressivité; elle use de la comparaison/différence sur trois pages, trois lignes, ou case par case. Cette construction originale donne du relief à l’histoire. Elle suffit pour comprendre le père repentant, rêvant d’un contact avec sa Chloé, future grande danseuse, la vie difficile de Leila « qui pue l’Arabe », et d’Agnès dont la nounou, seule bouée affective, est renvoyée brusquement. Force de cette trilogie de destins, certes différents, mais tous marqués par les épreuves et aussi les joies : l’amitié entre les enfants, vue comme essentielle, donne la dynamique nécessaire pour affronter  le lendemain.