PremiĂšre double page : un oiseau est Ă©tendu, raide, ventre et pattes en lâair ⊠Un autre, au long bec, dont la tĂȘte seule dĂ©borde sur la page, penchĂ© sur lui, constate et relaie lâinformation aux amis qui arrivent sur les lieux. Effectivement, « Oiseau est mort ! ». Commencent alors les interrogations et rĂ©flexions. Est-ce quâil ne dort pas ? Peut-on pleurer ? Qui va sâoccuper de lâenterrement ? Les uns et les autres se souviennent, pas toujours en bien. Puis vient la cĂ©rĂ©monie avec un petit discours et mĂȘme une chanson car Oiseau aimait la gaitĂ©. Et enfin, autour dâune collation, sâouvre le temps de la MĂ©moire.
Ce titre frontal dâalbum annonce lâesprit de son contenu. Un formidable texte, court, enlevĂ©, direct et sans pathos, Ă niveau dâenfant, mĂȘme des plus petits. La rĂ©alitĂ© est lĂ avec les phases et dĂ©roulements du deuil. Rien nâest omis, les questions-rĂ©ponses des oiseaux entre eux sont celles de tous et dĂ©mystifient le cĂŽtĂ© « tabou » de la mort. Les talentueuses et inventives illustrations dâoiseaux – patchwork mixte et colorĂ© de peinture et collages – sur un paysage par ailleurs dĂ©solĂ©, apportent une fantaisie bienfaisante et une note dâhumour. Un remarquable album Ă quatre mains, qui renouvelle avec bonheur le corpus existant sur le thĂšme. (M.-T.D)