Ombres

MONTEIRO Marta

Par la fenĂȘtre, le soleil inonde la chambre et rĂ©veille un homme. Assis sur son lit, il laisse derriĂšre lui l’ombre de son corps endormi. Il s’habille, part travailler, attrape au vol un mĂ©tro bondĂ©. Les passagers, debout, accrochĂ©s Ă  une poignĂ©e, projettent une ombre derriĂšre eux. La leur, vraiment ? L’homme est gardien dans un square, il arpente les allĂ©es, regarde les arbres qui offrent de l’ombre au public. Les gens sont lĂ  pour se dĂ©tendre, pĂȘcher, pourquoi pas ? Dans une petite mare, vraiment ? C’est lĂ  que l’image met la puce Ă  l’oreille de celui qui n’aurait pas Ă©tĂ© attentif dĂšs le dĂ©but.  Des ombres bleues, jaunes ou vertes, des personnages hors du temps ; l’insolite est lĂ , immĂ©diat, aussi sĂ©duisant qu’intrigant. Les images sans texte suivent le mĂȘme personnage au cours d’une journĂ©e de travail, fil conducteur qui Ă©vite de se perdre. Car les ombres projetĂ©es sont souvent Ă©tranges. OĂč l’auteur veut-il nous emmener ? DĂ©cidons de le suivre, car le jeu est vite captivant. Quelles sont les ombres rĂ©elles, approximatives, qui racontent autre chose ? Observer Ă  plusieurs promet plus de plaisir encore, pour dĂ©couvrir, partager, commenter. (A.-M.R.)