Joy, jeune Chinoise élevée dans Chinatown à Los Angeles, apprend la vérité sur sa naissance et, sur un coup de tête, décide de retrouver en Chine son père, peintre de renom. Idéaliste, elle n’aspire qu’à devenir une vraie communiste et à se fondre dans la masse des travailleurs pour participer à l’effort collectif. Mariée avec un jeune paysan, elle déchante vite et ouvre les yeux sur ce gigantesque mirage que représente la nouvelle société chinoise. Sa mère, partie à sa recherche, va vivre des années dans ce pays qu’elle avait fui enfant. Le lecteur retrouve les héroïnes du précédent roman de Lisa See (Filles de Shanghai, NB juillet-août 2010). Cet ouvrage, richement documenté, traverse la période durant laquelle Mao déclara « le Bond en avant », entraînant des millions de victimes, mortes de faim dans les campagnes. Sur cette trame historique, toutes les traditions ancestrales sont battues en brèche par le matraquage systématique de la propagande asservissant la population à la folie d’une oligarchie dirigée par Mao. Même si le récit est romancé, certains comportements semblent à peine croyables et font froid dans le dos. On en attend le dénouement avec impatience.
Ombres chinoises
SEE Lisa