On a de la chance de vivre aujourd’hui

Kate Atkinson délaisse le roman (À quand les bonnes nouvelles ?, NB octobre 2008) pour un recueil de huit nouvelles. On y retrouve des thèmes et des personnages de C’est pas la fin du monde (NB mai 2003), mais avec trop de redites et peu de nouveautés. L’auteure excelle dans les portraits de femmes à l’orée de la vieillesse, encore pleines d’espoir pourtant face à des maris indifférents ou odieux et à des amants trop peu fringants. Les relations de ces malheureuses avec leurs enfants – les petits anges d’antan sont méconnaissables – ne manquent pas de sel non plus. L’auteure sait se moquer, sans trop forcer le trait, de ces femmes entre deux âges qui se réfugient dans des clubs de lecture pour y conserver un semblant de vie active… Le recueil est disparate : on y parle aussi, avec moins de conviction, de Genèse et de catastrophe planétaire. Le style vigoureux et souple n’a pas changé, ni l’humour (Kate Atkinson a le secret des parenthèses cocasses qui remettent les choses et les gens à leur place), mais on reste sur sa faim car l’habitude était prise d’intrigues autrement plus subtiles.