3 AoĂ»t 1914. C’est la mobilisation il faut quitter femme et enfant. L’homme est confiant, le temps est beau, il reviendra sous peu. Mercredi 5 AoĂ»t, c’est la guerre, aprĂšs un interminable voyage en train : dernier arrĂȘt Lebeuville, puis de longues marches, ampoules aux pieds, sous une pluie pĂ©nĂ©trante ou un soleil Ă©crasant, le bruit du canon de plus en plus prĂ©sent.
Ce cahier anonyme abandonnĂ© entre de vieux cartons est le journal d’un fantassin, du 3 aoĂ»t au 12 septembre 1914. Ce tĂ©moignage fort, bien diffĂ©rent de l’histoire officielle, fait revivre les premiers jours du conflit, l’optimisme de l’homme du rang, peu informĂ© de l’avancĂ©e des troupes.Ses prĂ©occupations ensuite : ne pas perdre la compagnie, attendre le courrier, puis c’est la blessure, l’hĂŽpital et sa vie monotone, loin du feu. De grandes vignettes au crayonnĂ© charbonneux soulignent un texte court : silhouettes courbĂ©es, regards fatiguĂ©s aux effets sepia de photographies anciennes. Un fragment du journal est reproduit en fac similĂ©. Un documentaire humain Ă©mouvant de sobriĂ©tĂ©. Ne manque qu’une carte pour suivre son itinĂ©raire en Argonne.