Jean-Denis Bredin n’apporte pas de révélations particulières sur les circonstances de l’assassinat de Marat, mais cherche à comprendre pourquoi et comment une jeune fille de la bonne société normande conçut et exécuta un projet apparemment insensé. Bien informée des événements parisiens, proche des Girondins réfugiés à Caen, Charlotte Corday s’imagina sauver la France en supprimant le plus violent des acteurs de la Révolution. Et l’auteur dresse un portrait impressionnant de “l’ami du Peuple”, psychopathe atteint d’une véritable hystérie sanguinaire. Une grande solitude affective, une certaine exaltation entretenue par la lecture de l’oeuvre de Corneille, son ancêtre direct, semblent avoir façonné le caractère intrépide de la meurtrière, sereine jusqu’au pied de l’échafaud. Cette analyse de la psychologie de la jeune fille, la part de mystère d’une personnalité exceptionnelle et plusieurs documents annexes (lettres de Charlotte Corday) font tout l’intérêt de ce livre. Pour la postérité, Charlotte Corday demeure une héroïne admirable, souvent comparée à la Judith de la Bible. Du même auteur, un remarquable ouvrage sur la famille Necker, Une singulière famille (NB juin 1999).
« On ne meurt qu’une fois » Charlotte Corday.
BREDIN Jean-Denis