Antoine a cinq ans lorsque naissent ses soeurs Anne et Anna ; trois ans plus tard Anne meurt pendant son sommeil. AprĂšs lâenterrement, la mĂšre quitte dĂ©finitivement la maison, abandonnant mari et enfants. Alors que le pĂšre sombre dans le dĂ©sespoir, Antoine essaie de protĂ©ger sa soeur. Bien des annĂ©es plus tard il tombe amoureux, se marie ; deux enfants naissent bientĂŽt : est-ce enfin le bonheur ? Quand sa femme le quitte, il se sent Ă la fois coupable et victime dâune malĂ©diction familiale. Il conçoit alors un projet insensĂ©âŠÂ GrĂ©goire Delacourt (La premiĂšre chose que lâon regarde, NB mai 2013) sâintĂ©resse aux non-dits qui, insidieusement, dĂ©truisent la vie dâune famille : la peur dâexprimer la tendresse ou lâamour, le manque de gestes affectueux, lâimmense attente des enfants et la lĂąchetĂ© des parents. Le roman est dĂ©coupĂ© en courts chapitres de trois ou quatre pages qui ne suivent pas la chronologie, mais qui surgissent comme des souvenirs dâenfance revenus Ă la surface et donnent son rythme au rĂ©cit. LâĂ©criture est colorĂ©e et poĂ©tique, le rĂ©cit parfois poignant et les phrases sonnent justes ; câest un magnifique message dâamour filial, fraternel et, en fin de compte, paternel.
On ne voyait que le bonheur
DELACOURT Grégoire