On n’en finit avec rien ni personne

De Ouagadougou aux États-Unis en passant par la Lituanie, la Pologne, l’Ukraine… l’histoire des Juifs persécutés pendant la seconde guerre mondiale est racontée et, plus particulièrement, celle de la famille Rosenfeld. La barbarie nazie, les Einstzgruppen, les divers camps de concentration figurent en bonne place, de nombreux épisodes sont narrés, précisés, datés. La capture des Juifs diffère selon les pays. Les Alliés ont été largement informés, sans jamais réagir. Cet ouvrage est difficile à quitter, en dépit de sa longueur, et son titre est à cet égard très évocateur. Thierry Chebrek-Rosenfeld, narrateur talentueux, ne manque pas d’humour, notamment dans la relation entre sa mère et sa tante. Écorché vif, tout lui est insupportable : le racisme américain, la réussite économique allemande, le régime militaire d’Israël, l’antisémitisme polonais et les entreprises américaines : IBM, Ford, Général Motors ; seuls les Burkinabés trouvent grâce à ses yeux. Ce livre est inclassable : témoignage, histoire, mémoires, pamphlet, ce sont des souvenirs égrenés au fil de ses recherches familiales avec une émotion permanente et une amertume peu dissimulée. (E.G. et A.-M.D.)