On n’est pas là pour disparaître

Pour illustrer sa sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, Olivia Rosenthal a choisi d’écrire une fiction sur Monsieur T., un homme âgé qui a tenté de tuer sa femme à coups de couteau et qui, lorsqu’on l’interroge sur son acte, a tout oublié. À part lui-même, toutes les personnes concernées par ce drame (sa femme, sa fille, ses infirmières et son médecin, mais aussi le docteur Alzheimer qui a donné son nom à la maladie) vont exprimer, de façon récurrente, projets, tristesse, perte, peur, incongruités… Monologues intérieurs, morceaux de dialogues, descriptions cliniques font progresser l’action par petites touches que l’auteure fignole concrètement en jouant avec pleins et vides sur les pages. Dans le temps (NB avril 1999), le premier livre d’Olivia Rosenthal, était une suite énigmatique de variations sans thème. Grave, ressassant, humoristique parfois, ce livre-ci module le même sujet sur tous les tons. Mi-documentaire, mi-roman, un prétexte à littérature.