On s’embrasse pas ?

MONNEREAU Michel

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AprĂšs une errance d’une quinzaine d’annĂ©es Ă  travers le monde, Bernard, le narrateur, retrouve la maison familiale, dans son village prĂšs d’AngoulĂȘme. Son pĂšre est mort, sa mĂšre ĂągĂ©e lui en veut de les avoir laissĂ©s sans nouvelles, sa soeur vit lĂ  aussi, Ă©levant avec un mari rustre leurs deux filles au milieu d’une dizaine de chiens abandonnĂ©s qu’elle recueille. Il s’isole des semaines durant dans sa chambre. La mort de la mĂšre, les Ă©changes brutaux avec sa soeur, les retrouvailles difficiles avec les amis d’enfance le mettent face Ă  cette Ă©vidence : son inadaptation au mode de vie des autres.

 

Encore un hĂ©ros de plus dĂ©sabusĂ© par la vie. L’humour caustique, le recul sans indulgence sur le monde et soi-mĂȘme, dĂ©jĂ  prĂ©sents dans Carnets de dĂ©route (N.B. mars 2006), premier roman de l’auteur, sont toujours lĂ . Sa prose est de facture classique, prĂ©cise, mordante, acide. Ses personnages et ses dĂ©cors existent. À partir de thĂšmes comme le retour au pays et le rejet du marginal, Michel Monnereau brode un rĂ©cit linĂ©aire prenant qui se suit aisĂ©ment malgrĂ© son atmosphĂšre dĂ©primante.