Un Parisien très occupé assiste, désarmé, au lent naufrage de ses parents âgés jusqu’à l’inévitable placement dans une maison de retraite en Provence. Il voit peu à peu l’esprit de son père divaguer et partir dans une navigation solitaire sur son « fleuve intérieur » tandis que sa mère, malvoyante et aphasique, dépendante depuis plusieurs années, perd pied. En fils aimant, il accompagne avec une certaine sérénité, grâce à des équipes soignantes bienveillantes, le dernier voyage de ses parents. Ce premier roman retrace avec une grande délicatesse la douloureuse épreuve que vit un fils confronté à la maladie d’Alzheimer et à la dépendance. En cherchant à comprendre et à retrouver les dernières années de ses parents avant le déclin, le narrateur en vient à reconstruire, en partie, l’univers et le quotidien des êtres aimés. Le rétrécissement progressif des vies, la nécessité de quitter la maison familiale, la vie quotidienne dans un EHPAD sont autant de thèmes abordés par un auteur qui rend hommage au dévouement et à l’humanité des soignants. La piété filiale perceptible à chaque ligne de ce roman émeut mais le ressassement nostalgique du passé peut lasser. L’écriture, souvent poétique, manque parfois de relief. (A.K. et A.-M.D.)
On va revoir les étoiles
SÉROT Emmanuel