Alam est afghan, il a douze ans. Originaire d’un village qui vit de la culture du pavot près de Kandahar, il doit quitter son pays où règne une violence inouïe, conséquence de la guerre sans merci que se livrent forces gouvernementales, trafiquants de drogue, talibans et troupes de la coalition. S’étant sorti des griffes des rebelles qui l’ont obligé à être le meurtrier de son frère, il finit par gagner Paris où l’attend un tout autre enfer.
Dans un récit qui entrecroise épisodes afghans et parisiens, Hubert Haddad dévoile progressivement le destin tragique du jeune héros qui fuit et tue pour sa survie et sa liberté. Dans ces deux mondes d’une noirceur extrême – guerre et exil – où évolue Alam, l’auteur fait sourdre, néanmoins, de rares lueurs d’humanité et de tendresse. Son écriture travaillée (cf. Le camp du bandit mauresque : récit d’enfance, NB avril 2006) – au risque parfois de saturer le texte – apporte quelques adoucissements à cette histoire dont la victime est un enfant à qui les hommes ne font grâce de rien, ou si peu. Un roman âpre et mordant.