C’est pour conjurer le poids du passĂ© que Louise et son cousin germain, Nicolas, reviennent dans la maison d’Ăle de France oĂč, enfants, ils passaient des vacances chez leur grand-mĂšre. En dĂ©cidant d’y jouer, dans une chambre vĂ©nĂ©rable, comme dans un thĂ©Ăątre, le dĂ©ploiement provocateur de leur « dĂ©nudement », ils veulent affirmer leur parentĂ© profonde en la subvertissant et prouver qu’ils sont des revenants affranchis de leur lignĂ©e silencieuse, des Ă©trangers en somme. Chacun raconte crĂ»ment Ă l’autre la geste Ă©rotique de ses dĂ©boires conjugaux tandis que des cadavres sortent des placards ancestraux.
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Entrecoupant son rĂ©cit de commentaires sur l’Ă©tat sociologique et historique des lieux, la disparition de l’avant, l’enfer, au profit du prĂ©sent, le paradis « hic et nunc », François Taillandier entreprend l’histoire de cinq gĂ©nĂ©rations en cinq volumes. Ă la fois grave et ironique, ce premier opus, oĂč pĂ©ripĂ©ties romanesques et rĂ©flexions se mĂȘlent, analyse du point de vue gĂ©nĂ©alogique les rĂ©actions d’un couple Ă©mancipĂ© de notre temps. Avec la mĂȘme acuitĂ© de regard que dans Anielka (NB novembre 1999) la mĂȘme langue diserte et Ă©lĂ©gante, il raconte, s’interroge et regarde.