Ordalie

LADJALI Cécile

Zak, le narrateur du récit, est amoureux de sa cousine, poétesse, qui voue un amour sans bornes à un poète juif devenu son amant. De vacances en famille en cercles littéraires, de Berlin à Vienne, Zak nourrit son amour dépité des faits et gestes de sa cousine, se félicitant des dissensions entre les amants et se consumant lors de leurs retrouvailles.

 

Agrégée de lettres modernes, Cécile Ladjali s’inspire, pour ce roman, de la correspondance entre le poète juif allemand Paul Celan et Ingeborg Bachmann, écrivain et femme engagée de l’immédiat après-guerre. Au-delà de l’histoire des deux poètes, Ordalie offre une réflexion sur le poids du destin, la hantise de la persécution, la bassesse de quelques « charognards » des cercles littéraires ou la dégradante délectation de certains hommes devant les femmes qui s’avilissent.On retrouve chez l’auteur, la maîtrise de style de Vies d’Emily Pearl (NB mai. 2008), mais, à l’inverse du poète qui l’inspire, ce roman sans aspérités distille un ennui feutré et ne prend tout son sens que lorsqu’il dévoile les noms des deux grandes figures qui l’ont inspiré.