Le narrateur pourrait ĂȘtre âONâ, pronom indĂ©fini, indĂ©terminĂ©. « On parle, on dĂ©parle⊠on a ce quâil faut dans la maison⊠on regarde le gris de novembre⊠» Ainsi, le lecteur perçoit-il lâatmosphĂšre de ces onze nouvelles. Le pays est rude, le Cantal, la campagne pauvre, les habitants ni heureux ni malheureux, rĂ©signĂ©s plutĂŽt, les gĂ©nĂ©rations se succĂšdent pour cultiver les champs, garder les vaches, Ă©lever les enfants. Les enfants justement, trop jeunes pour bouleverser la vie comme elle va. Ce sont des bourgeons qui Ă©cloront, promesse dâun changement possible. Ils font leurs devoirs sur la table de la cuisine. La communiante jette les cadeaux quâon lui a offerts. La pensionnaire observe sa voisine de dortoir. Les gosses Ă©coutent de toutes leurs oreilles leur mĂšre parler de leur vie conjugale. Ils inventent des jeux. Les grands tyrannisent les petits. Une grand-mĂšre Ă©treint avec affection un garçonnet qui a lâimpression dâĂȘtre « le petit-fils unique dâun saucisson sec et gĂ©ant. »  LâĂ©criture est inventive, talentueuse, comme il avait Ă©tĂ© remarquĂ© Ă propos de Sur la photo (NB novembre 2003). Un plaisir de lecture.
Organes.
LAFON Marie-HĂ©lĂšne