Organes.

LAFON Marie-HĂ©lĂšne

Le narrateur pourrait ĂȘtre “ON”, pronom indĂ©fini, indĂ©terminĂ©. « On parle, on dĂ©parle
 on a ce qu’il faut dans la maison
 on regarde le gris de novembre
 » Ainsi, le lecteur perçoit-il l’atmosphĂšre de ces onze nouvelles. Le pays est rude, le Cantal, la campagne pauvre, les habitants ni heureux ni malheureux, rĂ©signĂ©s plutĂŽt, les gĂ©nĂ©rations se succĂšdent pour cultiver les champs, garder les vaches, Ă©lever les enfants. Les enfants justement, trop jeunes pour bouleverser la vie comme elle va. Ce sont des bourgeons qui Ă©cloront, promesse d’un changement possible. Ils font leurs devoirs sur la table de la cuisine. La communiante jette les cadeaux qu’on lui a offerts. La pensionnaire observe sa voisine de dortoir. Les gosses Ă©coutent de toutes leurs oreilles leur mĂšre parler de leur vie conjugale. Ils inventent des jeux. Les grands tyrannisent les petits. Une grand-mĂšre Ă©treint avec affection un garçonnet qui a l’impression d’ĂȘtre « le petit-fils unique d’un saucisson sec et gĂ©ant. »  L’écriture est inventive, talentueuse, comme il avait Ă©tĂ© remarquĂ© Ă  propos de Sur la photo (NB novembre 2003). Un plaisir de lecture.