Oriane et l’ordre des morts (Le cimetière des Innocents ; 1)

Paris, peu après la Saint Barthélémy. Le petit peuple se presse au cimetière des Innocents pour entendre la recluse de l’Ordre des Morts, une femme emmurée là pour prier pour eux. Cette pratique n’est pas du goût de la jeune Oriane qui la dénonce comme barbare et peu chrétienne. Son esclandre attire l’attention d’un jeune homme de bonne famille qui semble chercher quelque chose ou quelqu’un dans le cimetière. Mais le garçon, l’air gauche et naïf, est la proie toute trouvée des malandrins qui arpentent le quartier à la recherche d’une victime, surtout si par malheur tous ses gestes trahissent le huguenot.     Récit d’aventure autant qu’enquête mystérieuse, l’album conte les pérégrinations d’un duo improbable et attachant qui arpente le Paris des guerres de religion. L’atmosphère de la ville est bien rendue, le scénario dépeint avec vivacité et imagination la vie fourmillante du séjour des morts parisiens mais pêche parfois par une tonalité moralisatrice qui ressort des propos des héros. Le dessin, classique et proche de la ligne claire,  prête vie, entre réalisme et caricature, à la faune qui peuple ces quartiers.  Intéressant et plaisant… (A.R. et Br.A.)