Orson Welles

Orphelin de mère à huit ans, doté d’un père immature, Orson manifeste des dons étonnants pour le théâtre. À dix-huit ans, il est déjà connu pour ses spectacles inspirés de Shakespeare. Il mène ensuite de front émissions de radio, journalisme, magie, théâtre et cinéma comme acteur ou metteur en scène. De trois mariages, avec Rita Hayworth notamment, il a trois filles. Constamment maltraité par les producteurs, le seul film qu’il peut créer librement, Citizen Kane, est un chef-d’oeuvre mais une déception financière. Il sera amené à travailler en Europe pour fuir le maccarthysme ou le fisc américain. Pour le centenaire de la naissance de Welles, Anca Visdei (Jean Anouilh : une biographie, NB janvier 2013) fait revivre cette personnalité fascinante qui unissait « la force du démiurge et la naïveté de l’enfant », et dont la créativité et la puissance de travail étaient époustouflantes mais mal récompensées. La vivacité du ton, la clarté de l’écriture, la vigueur des portraits, la finesse des réflexions, la restitution du contexte politique et professionnel font de cette biographie, bien documentée, une lecture captivante. (P.S. et D.D.)