Albert a toujours ressenti de lâintĂ©rĂȘt pour le dĂ©sert irakien. Vaguement archĂ©ologue, il sây rend avec lâidĂ©e dâĂ©crire un papier sur les pillages dâantiquitĂ©s. EnlevĂ© avec son interprĂšte Osama, il est dĂ©placĂ© au grĂ© des marchandages puis retrouve son guide. Ils tentent de comprendre les raisons de leur rapt et se soutiennent par le rĂ©cit de leur passĂ©.  Pour son cinquiĂšme roman, Fatah Sherko (Un voleur de Bagdad, NB octobre 2017), fils dâun pĂšre kurde et dâune mĂšre allemande, ballotte ses personnages dans lâincertitude, la peur et la poussiĂšre irakienne, leurs vies entre les mains de gamins armĂ©s de kalachnikov. Dans cette histoire sans Ă©motion oĂč la tension ne monte que dans les derniĂšres pages, lâauteur Ă©voque la peur de la mort et la façon de lâapprivoiser, le moment du point de rupture, la culpabilitĂ© dâavoir ignorĂ© le danger. Ă ces remarques se mĂȘlent les rĂ©flexions sur le pillage du patrimoine, le commerce lucratif des otages et les rivalitĂ©s entre Sunnites et Chiites. Les rĂ©miniscences du passĂ© restent confuses et nâapportent que peu de clartĂ© Ă la personnalitĂ© de lâarchĂ©ologue mais lâhistoire de lâinterprĂšte Ă©veille lâintĂ©rĂȘt du lecteur, pourtant privĂ© dâempathie par une Ă©criture dĂ©pourvue d’Ă©motion. (Maje)
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FATAH Sherko