Otto ; 2

DE DECKER Frodo

Au pied d’un mur, Otto avise une corde d’évadé. Curieux, l’ingénu l’emprunte, croise en cours d’ascension l’évadé lui–même qui insiste pour avoir priorité , et finit par se retrouver dans la cellule aux barreaux noués. Début du quiproquo et d’une très longue course en avant. Tentative d’évasion : bon pour la torture. Rien toutefois ne tourne rond dans cette inquiétante forteresse dont Otto sort pour tomber de Charybde en Scylla. Le voilà aux enfers, où rien non plus n’est tout à fait normal et ça continue, ça continue…

 

 

Tout le charme de l’album (tome 1, NB janvier 2015) réside dans la poésie. BD muette et tout public, cette suite de petites cases bien rangées au format parfaitement identique et au graphisme très simple est extrêmement lisible. Reste à plonger dans le monde de l’auteur: un monde sans limite pour l’imagination, où les choses vont normalement anormalement sans que qui que ce soit s’en offusque ou même ne s’en aperçoive. Humour, naïveté, espièglerie et même un zest de provocation iconoclaste. Les personnages plus ou moins traditionnels vont du petit Viking teigneux à la dame-pipi aux tarifs aussi surdimensionnés qu’elle, en passant par une mariée en plastique : chacun appréciera en fonction de son âge et nul ne s’ennuiera. (M.-F.L.-G.)