Camila bondit de son hamac et parcourt son village, tout affairée à préparer festin, offrandes, habits de cérémonie pour fêter la nouvelle année, et célébrer Imanja. Son imagination est enfiévrée par l’image mystérieuse de cette déesse de la mer surgissant, à la fois naïade séduisante et divinité barbare, de la superbe double page. Elle en est convaincue, c’est elle qui les sauve d’une promenade en barque risquée, sur la côte brésilienne.
Les illustrations au pastel utilisent harmonieusement le format à l’italienne, traduisant la chaude ambiance du Brésil, entre ciel et mer. Elles donnent beaucoup de présence à cet album, à la frontière de l’histoire poétique et du documentaire. Dans une lettre au lecteur, l’auteur raconte comment ces croyances, venues des esclaves africains, se sont transmises en secret, et Amnesty International, associé à l’album, rappelle sa lutte pour le respect des droits et traditions des peuples.