Oublier Chengdu

MURONG XUECUN

Jeune directeur des ventes d’une importante société industrielle de Chengdu (capitale de la province chinoise de Sichuan), Chen Zhong, le narrateur, ne s’embarrasse pas de scrupules pour tenter d’être promu directeur général, tout en s’acoquinant avec certains clients aux dépens de son employeur. Il s’assure la complicité de deux anciens camarades d’université, dont l’un est coulissier (et poète à ses heures) et l’autre commissaire de police. C’est aussi un “flambeur”, un dragueur invétéré, un obsédé sexuel. Et pourtant il aime bien son épouse, malgré leurs fracassantes scènes de ménage. Mais ses contritions sont passagères et, pris dans un engrenage inexorable, il s’enfonce dans la dégradation morale. L’observation de son entourage et de lui-même lui donne un regard désabusé sur la vie, l’amour, l’amitié, l’honneur. L’écriture vive, incisive et crue, souligne l’amertume ou le cynisme de cette confession qui est une satire acerbe de la société chinoise actuelle minée par la corruption, un esprit de jouissance débridé et la perte de repères moraux traditionnels.