Oublier mon père

Enfant fragile, solitaire dont le père a disparu quand il avait huit ans, Alexandre subit une mère toxique, violente et grossière qui l’humilie. Anorexique, migraineux, dépressif, épileptique, il est souvent hospitalisé. Plus tard, amateur de photographie, il devient apprenti chez un vieil homme sympathique dont il épousera la fille, une nymphomane qui le maltraite. Enfin il rencontre une femme gentille qui le rassure mais ses hallucinations s’aggravent et sa vie sentimentale sombre. Jusqu’au moment où un appel de Suède fait basculer sa vie.  Manu Causse alterne le récit du séjour presque idyllique en Suède avec les années terribles qu’a connues le héros, enfant, adolescent puis adulte qui « vit sans exister », accumule les échecs et manque de courage pour se suicider. La description des pathologies et psychoses hallucinatoires, de la tyrannie maternelle et de la brutalité de l’épouse donne un texte très noir et répétitif. Le personnage du père est à peine ébauché, celui de la mère outré et sans nuance. L’aspect caricatural des innombrables malheurs du personnage émousse assez rapidement l’empathie du lecteur. (S.L. et M.S.-A.)