Un voyage au coeur d’archives américaines récemment déclassifiées permet à Fabrizio Calvi d’éradiquer quelques préjugés. Ayant cassé le code de communication allemand, dès 1941 les Britanniques disposent de renseignements précis sur le plan de destruction systématique des Juifs européens, le déroulement de l’holocauste mais, centrés sur la défaite allemande, ils n’y accordent guère d’importance. Au sein de l’administration Roosevelt, une majorité non interventionniste s’affronte à une minorité résolue à stopper la Shoah. À la conférence des Bermudes en 1943 les Alliés refusent d’accueillir davantage de réfugiés. Silence, non-intervention valent complicité. Fabrizio Calvi scrute les zones d’ombre, surtout la longue traque des criminels de guerre les plus fameux, rattrapés par leur passé après avoir bénéficié d’inquiétantes protections. Il souligne combien profiter des leçons de l’histoire est difficile : oubliant l’échec de la récupération des criminels nazis dans les réseaux secrets ouest-allemands, les Américains recyclent d’anciens agents des services spéciaux irakiens de Saddam Hussein. Trop de péripéties détaillées concernant la chasse aux bourreaux et aux trésors atténuent malencontreusement l’intérêt des découvertes.
Pacte avec le diable : les États-Unis, la Shoah et les nazis.
CALVI Fabrizio