Juin 1945. Le docteur Kersten apprend du nouveau ministre des Affaires Etrangères suédois qu’il est chassé de Suède, avant d’être traduit en justice et probablement condamné à mort ! Alors que… le 10 mars 1939, Kersten, appelé au chevet d’Himmler qui souffre d’insupportables maux de ventre, arrive avec ses seules mains à le soulager et obtenir sa totale confiance. Les ennemis du régime nazi, puis les espions des alliés le convainquent alors de profiter de cette miraculeuse relation pour obtenir des informations et faire modifier les décisions de son redoutable patient. Mais l’entourage du chef des SS est persuadé de la duplicité de Kersten et cherche à le confondre.
Cet épisode de l’histoire avait déjà été racontée de façon magistrale par Kessel dans Les mains du miracle. Patrice Perna choisit, lui, d’alterner les rencontres en 1939 de Kersten avec Himmler, Heydrich et la Gestapo et les manigances suédoises six ans plus tard pour en attribuer le beau rôle au comte Bernadotte. Cette histoire extraordinaire, haletante et admirablement construite est servie par le superbe dessin et découpage de Fabien Bedouel, orfèvre dans L’or et le sang, qui choisit un réalisme froid et parfois glaçant pour illustrer les ambiances nazies. Un remarquable premier opus pour ce diptyque. (C.D. et D.L.)