Papayou

Un jour, dans la jungle, Papayou, un vieux singe, a trouvé Pipou, un jeune chien affectueux. La tribu l’a tout de suite adopté, et le duo est devenu inséparable. Pipou n’a pas son pareil pour dénicher des trésors. Les deux amis sont désormais les vedettes du groupe, au grand dam de Bachkopf, le grand singe qui tenait auparavant le premier rôle grâce à sa force et sa haute stature. Profondément jaloux, il est bien décidé à reprendre sa place. Éloge de l’amitié, de la fidélité et du désintéressement, cet album grand format fait preuve d’une indéniable originalité dans sa narration et dans ses dessins. Dans une gamme de couleurs courte (brun rouge jaune essentiellement), l’illustration propose une jungle graphique et stylisée (évoquant la savane) et des singes aux gueules quasi humaines. Malheureusement, le choix narratif la rend difficile à lire et à comprendre dans le détail. Divisé en courts chapitres titrés, l’album multiplie les tailles de case. Les textes dans les cartouches sont d’un registre soutenu, voire pompeux ;  les phrases courent souvent sur plusieurs images, qui elles-mêmes comportent des bulles, rendant la lecture séquentielle ardue, voire impossible. Les cursives minuscules des phylactères découragent l’effort. Un retour en arrière « explicatif » sème un peu de confusion. Le graphisme, s’il est beau, manque de chaleur et de joie, et les singes de séduction ; seul le chien apparaît vraiment sympathique. Résultat : l’histoire ennuie plus qu’elle ne fascine. Un conte moral peu accessible aux enfants. (M.D.)