Papier froissé

NADAR

Jorge semble perdu. Avec ses petits moyens, il descend dans un modeste hôtel, s’achète une petite voiture d’occasion et réussit à se faire embaucher dans une modeste menuiserie où il ne reste que peu de personnel, avec des caractères très atypiques. Ce travail semble être fait pour lui ; à ses heures il est sculpteur de figurines de chevaux, passion qui lui vient d’une vie antérieure… De son côté, Javi a déserté les bancs de l’école depuis environ un an. Il vit avec sa mère dans une petite maison dont ils sont sur le point de se faire exproprier. Il est devenu une « petite frappe », monnayant ses muscles et ses poings pour venger ou impressionner contre rémunération. Ces destins vont un jour se rencontrer.

Il s’agit de tranches de vie mises en bande dessinée avec brio. Les personnages sont expressifs et reflètent bien les caractères sombres voulus par l’auteur. C’est l’atout majeur de l’ouvrage qui fait évoluer les sentiments et les situations de la tristesse à l’espoir, de l’amour à la rupture. Le scénario est bien mené avec des passages dans le passé, des rebondissements. Toujours crédibles ! L’issue du récit, sans être inattendue, est assez surprenante et émouvante. La taille de l’ouvrage (près de 400 pages) permet de raconter une vraie histoire très réussie. (E.B. et H.T.)