Par ce signe tu vaincras. L’inscription est présente au dos d’une tête de Christ aux yeux clos, sculptée dans du bois. Elle surmontait le mât d’une galère vénitienne venant d’anéantir la flotte turque, à Lépante, le 15 septembre 1571. Bernard de Thorenc était sur le pont et se souvient… Fidèle à son serment, questionnant inlassablement son Seigneur, il a connu la torture, la chiourme, le bagne, les châtiments cruels infligés par les barbaresques et les décrit avec réalisme. Il a succombé aux tentations féminines et rêvé d’un amour idéal. Son siècle avait débuté par l’alliance de François Ier avec les Turcs, en vue d’affaiblir l’Espagne triomphante de Charles-Quint qui se voulait, seul, défenseur de la chrétienté. Témoin des luttes fratricides déchirant catholiques et protestants (la Saint-Barthélemy en août 1572), il n’a cessé de pourchasser les infidèles pendant qu’aux royaumes d’Espagne et de France on brûlait l’hérétique.
Interrogations philosophiques, réalisme, très souvent atroce, truculence, érudition imprègnent cette magistrale fresque historique ressuscitant une époque charnière de l’Europe.