Qui évoque l’arrivée de Pizzaro sur le continent américain en 1526, ne peut que faire penser à l’avidité hystérique des Espagnols débarquant dans un lieu aux promesses de richesses infinies. C’est justement cet angle qui est choisi dans l’album. Les soldats arrivés sur de nouvelles rives s’engagent dans une expédition vers l’intérieur pour découvrir l’Eldorado, la ville légende, Cajamarca. Les jours de marche se multiplient tandis que beaucoup désespèrent de survivre et en deviennent fous. La ténacité paye finalement et conduit la troupe vers la ville de l’Inca qui les accueille, et finalement se laisse berner par les envahisseurs qui ne se privent pas de massacrer les autochtones….
C’est ainsi qu’une civilisation qui se considérait comme supérieure a pu piller et en détruire une autre. Le récit simpliste se complait dans les descriptions des réactions primaires et violentes de la soldatesque. Les combats sont sanglants, l’adversaire est massacré ou humilié. Le tout est servi par un graphisme de qualité, réaliste à souhait, autant dans les scènes d’action et de violence, que dans les représentations de paysages et des fastes incas.